L'actualité de la crise : LE NOUVEAU MUR DE BERLIN, par François Leclerc

Billet invité.

Pas toujours facile de succéder à Paul, surtout un vendredi, lorsqu’il évoque pour faire rêver rien de moins qu’un monde sans argent et où la disparition ne serait pas une fatalité !

Surtout pour atterrir ensuite, quoique virtuellement, à Berlin et non pas au Caire, à Aden et à Sanaa, à Manama ou à Tunis et à Benghazi (en attendant d’autres pistes d’aéroports). En se rappelant, et j’en oublie, d’anciennes libérations vécues sur place et dans la fièvre, à Saigon (Hô Chi Minh ville), Santiago, Amman et Beyrouth, à Barcelone, Athènes ou Lisbonne et Lourenço Marques (Maputo), puis à Berlin (mais dans un autre contexte). En scrutant les nouvelles de Tripoli, où la famille régnante a la folie de proclamer vouloir mourir dans sa ville en la mettant à feu et à sang.

Comme on dit, cela remet les choses en perspective, et la litanie médiocre dont nous rendons compte devient moins insupportable, puisque dans certaines circonstances – généralement, elles sont imprévues – des bouchons qui semblaient à jamais scellés sautent ! Champagne !

Sans attendre le dessert, ils s’y sont mis à 189 pour mettre les pieds dans le plat ! C’est le nombre d’économistes allemands signataires d’un court manifeste publié par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le quotidien étendard des conservateurs allemands, qui balaye d’un revers tous les bricolages de stabilisation financière actuels, à propos desquels les discussions n’en finissent pas ; rendant de plus en plus incertain un accord européen d’ici au sommet européen de la fin mars.

L’idée centrale défendue est de favoriser à toute autre solution une restructuration de la dette souveraine des Etats en difficulté et de confier au FMI la responsabilité d’en décider. C’est seulement dans ce contexte que des crédits pourraient être consentis, et pas avant. Les signataires préconisent en conséquence la mise au point d’un mécanisme de mise en faillite des Etats surendettés. Corrélativement, la BCE ne devrait pas selon eux continuer à effectuer sans limite des achats obligataires sur le marché secondaire.

Cette prise de position intervient dans un climat politique complexe, marqué dernièrement par l’annonce d’un projet des groupes parlementaires de la coalition gouvernementale, qui vise à restreindre par un vote du Bundestag les marges de manœuvres d’Angela Merkel, une véritable fronde à l’égard du flou de sa politique, après les coups de semonce de la Bundesbank. Sont en particulier visés toute décision de sa part permettant au fonds de stabilité européen d’acheter des obligations souveraines ou de financer le rachat des leurs par des Etats émetteurs. « La responsabilité des uns envers les autres ne doit pas être élargie », dit le projet, on ne peut plus clairement.

Les 189 économistes considèrent dans leur texte commun que la garantie permanente de pouvoir disposer de crédits serait une « incitation massive » a répéter les erreurs du passé, c’est à dire à ne pas respecter les critères de dette et déficit public de la zone euro. Ils estiment également que les mesures envisagées pour le pacte de compétitivité qui devrait accompagner les mesures de stabilisation financière en cours d’élaboration seraient trop faibles pour s’y opposer.

Il y a plusieurs manières d’analyser ce qui semble préfigurer un tournant européen, s’il se révélait impossible de passer outre un blocage allemand en bonne et due forme, qui sonnerait le glas de toute tentative de rapiécer un projet initial de sortie de crise déjà sérieusement mité.

La plus immédiate est d’enregistrer un repli des Allemands sur ce qu’ils considèrent être la meilleure défense de leurs intérêts, tournant résolument le dos à toute expression d’une solidarité européenne. Prenant le risque renforcé d’un éclatement de la zone euro, aux conséquences moins prévisibles qu’il n’y paraît.

Fort de ses résultats économiques, l’Allemagne peut être tentée de croire qu’elle s’en sortira mieux toute seule. Alors qu’une contestation sociale importante monte, les travailleurs allemands réclamant leur part de cette nouvelle prospérité, mettant en avant la fragilité et le renforcement de la nature précaire de l’emploi que dissimule sa remontée.

Berthold Huber, président du syndicat de l’industrie IG Metall a déclaré hier « Nous voulons envoyer un signal aux employeurs et responsables politiques : il faut arrêter cette course au dumping au détriment de l’humain ». Il a ainsi donné le sens de la journée d’action, hier jeudi, où plus de 200.000 travailleurs ont manifesté : « En cette période de croissance, nous nous élevons contre la dégradation des conditions de travail en raison du recours massif au travail intérimaire et aux emplois précaires ».

L’année 2011 va encore être marquée par six élections régionales successives, après que la CDU a enregistré une vertigineuse défaite à Hambourg, un ancien fief de longue date social-démocrate. La coalition toute entière semble tentée de poursuivre sur la voie engagée par le FDP – les libéraux anciennement pro-européens – qui consiste à faire du refus de toute implication allemande dans la stabilisation financière européenne un levier électoral.

Des campagnes incessantes menées par la presse à sensation, comme Bild, relayent auprès de l’opinion publique allemande la sourde opposition à celle-ci que les milieux conservateurs entretiennent et développent.

Une autre analyse, complémentaire, peut être proposée. N’est-il pas déjà acquis que les bricolages européens en cours – ainsi que ceux qui sont laborieusement discutés – ne sont pas à la hauteur des problèmes qu’ils prétendent régler ? Que la dette publique, énormément gonflée par la crise financière et le sauvetage des banques comme viennent de le montrer les derniers chiffres allemands, est devenue trop importante pour pouvoir être digérée par une politique d’austérité budgétaire renforcée accompagnée de soutiens financiers européens chers monnayés ?

Destatis, l’office fédéral allemand des statistiques, vient de rendre public le chiffre de la dette allemande (Etat fédéral, Länder et communes), qui a atteint 1.999 milliards d’euros, soit une augmentation de 18%, ou 300 milliards d’euros en un an. C’est la création de bad banks qui est pour l’essentiel à l’origine de celle-ci, notamment pour Hypo Real Estate (HRE) et la banque régionale publique WestLB. Qu’en sera-t-il demain de la dette, lorsqu’il ne pourra plus être évité de poursuivre les restructurations des banques régionales allemandes, dont celle de WestLB n’était que la première étape ?

Les 189 économistes allemands, quelles que soient leurs motivations, ne font que sanctionner cette évidence. Ils en viennent à une conclusion qui a été soigneusement rejetée jusqu’à maintenant : il faut restructurer, c’est à dire négocier le montant et le calendrier de remboursement de la dette souveraine des pays qui ne peuvent faire face à son remboursement.

Cela revient à ouvrir une boîte de Pandore et à projeter sur le devant de la scène ce qui était relégué dans les coulisses : l’état du système bancaire européen. Ainsi qu’à reconnaître la véritable dimension de la crise européenne actuelle, ce que les économistes allemands se gardent de faire, ne voulant implicitement s’en tenir qu’aux différences de compétitivité entre pays.

La consanguinité d’une situation où l’on a vu les banques européennes financer une dette européenne dont l’accroissement brutal résultait de la crise financière elle-même est une donnée essentielle. Tant qu’elle ne sera pas prise en compte, la crise proprement européenne perdurera.

En attendant, la BCE qui souhaitait se désengager de ses mesures non conventionnelles se retrouve bloquée, ce qui n’est pas un moindre paradoxe de la position allemande, qui a toujours fait de l’orthodoxie de la politique de celle-ci la pierre cardinale de sa vision européenne. Le marché joue quant à lui la hausse prochaine de son taux, destinée à faire face à la menace d’une remontée de l’inflation en Allemagne, mais qui va accroître les difficultés des pays de la zone des tempêtes. Toute la limite des politiques monétaristes trouve ainsi son illustration la plus exemplaire.

La prise de position des 189 économistes allemands est ambivalente. Politiquement, elle va conforter le mouvement de repli des Allemands et rendre encore plus aléatoires, si ce n’est impossible, les tentatives de montage d’un filet de sécurité financier européen. Economiquement, elle met le doigt là où cela fait mal et renforce les divisions déjà enregistrées en Allemagne entre les milieux financiers et industriels. Ces derniers toujours déterminés à ce que les banques prennent leurs responsabilités, qu’elles ont largement éludées.

C’est ce qui permet de comprendre les mesures déjà prises par le gouvernement allemand en matière de taxation des banques, ainsi que son soutien maintenu à un projet de taxation des transactions financières, qui ne se résument pas comme en France à de simples opérations politiques de relations publiques sans lendemain. Totalement pris de cours par les opérations hasardeuses et catastrophiques de son système bancaire, le gouvernement allemand a ainsi manifesté, avec calcul mais non sans quelque naïveté, son refus d’être surpris une seconde fois.

Le fait qu’aucune piste ne soit suggérée en terme de mécanisme de mise en faillite par les économistes pétitionnaires et en particulier que ne soit même pas évoquées les conséquences qui en résulteraient pour le système bancaire, montre toutefois qu’il y a encore du chemin à faire !

En reconstruisant un mur destiné à ne plus les diviser, mais à les isoler au prétexte de les protéger, les Allemands sont en train d’ajouter une lourde pierre à un édifice européen qui déjà chancelait sous le poids de ses propres contradictions.

66 réponses sur “L'actualité de la crise : LE NOUVEAU MUR DE BERLIN, par François Leclerc”

  1. @ François,

    Le manifeste des 189 risque de ne pas faire plus d’effet que celui des « économistes atterrés » il y a quelques mois en France.
    Si la Grèce, le Portugal, l’Irlande et, pourquoi pas, l’Espagne déposent le bilan, le système bancaire allemand (au 1er rang) suivi du français et du british collapse. Quel gouvernant serait assez fou pour accepter celà (et les révoltes populaires qui s’en suivraient genre Tunisie) ?

    1. L’histoire est pleine d’enchaînements non maîtrisés ! Mais, c’est vrai, rien n’est joué, tous se complique, simplement.

    2. Les peuples vont se révolter, c’est une certitude.
      Quand, où et comment ?
      Que feront-ils de cette révolte ?
      Voilà les questions.

    3. Marlowe dit :
      25 février 2011 à 20:27
      Les peuples vont se révolter, c’est une certitude.
      Quand, où et comment ?
      Que feront-ils de cette révolte ?
      Voilà les questions.

      ************************************************************
      OUI et NON
      Vous voyez des veaux se révolter ?(meme à l’abatoir)

      Croyez vous que le PROGRES est à votre service?
      NAIF que vous etes..
      Meme le jour de la FETE NATIONALE ils applaudissent JHONNY…
      Cotoyer les gents ,(moi je le fais par jeu)et j’adore cette liberté LIBRE.
      La révolte est juste le MEPRIS et c’est TOUT

    4. @Regoris,

      Vous voyez des veaux se révolter ?(meme à l’abatoir)

      Pour info : les êtres humains ne sont pas des veaux. La preuve: il arrive qu’ils se révoltent et il n’y a même pas besoin de les conduire à l’abattoir pour cela.

    5. Les peuples vont se révolter, c’est une certitude.
      Quand, où et comment ?
      Que feront-ils de cette révolte ?
      Voilà les questions.

      Parallèment à l’expropriation du capital, condition désormais indispensable à toute démocratie,
      un des premiers gestes, le voici!
      De Tunis au Caire, de Dakar à Paris… Refusons de payer la dette !
      http://www.npa2009.org/content/de-tunis-au-caire-de-dakar-%C3%A0-paris%E2%80%A6-refusons-de-payer-la-dette%E2%80%89

    1. C’est ce qui me fait dire que le déploiement de critiques un peu partout vis-à-vis de l’État providence (on l’aura compris, critiques des néolibéraux vis-à-vis essentiellement des programmes sociaux et des fonctionnaires) cache en réalité d’autres objectifs que régler le problème de l’endettement des États.

      D’abord, avant cette crise, les États étaient peu endettés (donc le poids de la fonction publique et du social ne doivent pas faire oublier que l’endettement massif a été perpétré depuis à cause des aides aux banques). Ensuite, c’est au moment justement où il faudrait revoir notre système démocratique qui a offert le tapis rouge pendant des décennies à des oligarches (financiers, industriels) et qui a privé le peuple de sa souveraineté que certains conservateurs influents se remettent à vouloir tout privatiser et à s’enrichir sur notre dos…bref, à finir d’engager leurs réformes néolibérales qui ont mené à la crise en favorisant l’écart des richesses, la compression des salaires, une économie de rentiers et d’actionnaires, un casino financier.

      Le Tea party ne fait que s’engager dans cette voie de détruire l’État.

    2. @ dissy
      J’ai toujours trouver les chroniques de Mr KRUGMAN tres intéressantes et vous remercie encore.. Attirer notre attention sur les USA,si je puis me permettre ,je dis que la distribution des armes à feu peut se faire des le berceau ,ainsi ,les plus pauvres s’exterminent sans interventions extérieures,économies aux niveaux des ressources sociales,bénéfice pour les armuriers et libéralisation des prisons avec Juges,avocats en épanouissement..

    3. extrait de l’ article cité ci-dessus :
      … »L’histoire de l’Autorité provisoire de la coalition (Coalition Provisional Authority) et de son obsession de la privatisation fut au centre du best-seller de Naomi Klein, La Stratégie du choc, dont la thèse était que cela faisait partie d’une stratégie plus globale. Depuis le Chili dans les années 1970, soutient-elle, les idéologues de droite exploitent les crises pour imposer un programme qui n’a rien à voir avec la résolution de ces crises, et tout à voir avec le fait d’imposer leur vision d’une société plus dure, plus inégale, moins démocratique…. »

      Krugman, adepte d’un certain « complotisme » !! ….

      ça dit une chose, pour en faire une autre ….par idéologie « pure » dont on ne veut pas démordre, quoiqu’il advienne ….

      exactement ce que le sous-vers-rien met en oeuvre ici …mais il a suffi de suivre depuis longtemps les turpitudes commises en Amérique latine, pour en avoir trés vite le coeur net ….

  2. L’Allemange à l’Europe :

    Regardez moi, je suis la plus forte :

    moi je sais faire du vélo,
    Et maintenant je vous montre que je sais en faire d’une main
    Et maintenant sans les mains,
    Et maintenant sans les jambes
    Et maintenant sans les mains et la jambes…….

    …. Et maintenant chans les dents 🙁

    1. @Edith,;

      L’Allemange à l’Europe :

      Regardez moi, je suis la plus forte :

      Encore une affirmation denuée de sens sur « l’Allemagne »?

    2. bisous edith,merci pour alouette..Couleur d’Automne,simplement noir et dégradé feuilles mortes,je la reconnaitrais maintenant et penserez à vous.
      Alouette,gentille alouette.

  3. Edifiant non ?

    “L’euro sera toujours une monnaie forte” d’après le directeur Europe du FMI

    vendredi 25 février 2011, 16:46 afp
    Le directeur du département Europe du Fonds monétaire international, Antonio Borges, estime que « l’euro sera toujours une monnaie forte » sous l’influence allemande et que les pays en difficulté dans l’union monétaire doivent s’y adapter. « Je suis fermement convaincu que l’euro sera toujours une monnaie forte à cause du penchant anti-inflationniste de sa banque centrale et de ses plus grands membres », a affirmé M. Borges, dans un entretien avec le magazine interne du FMI publié vendredi. Ce Portugais, ancien adjoint au gouverneur de la banque centrale de son pays avant la création de l’euro et ancien cadre dirigeant de Goldman Sachs à Londres, a loué l’action de la Banque centrale européenne.

    1. Le nom de GOLDMAN SACHS associé aux malversations dans le camouflage des vrais déficits de la GRECE.
      Maintenant le nom de GOLDMAN SACHS associé au « FMI Europe » en meme temps qu’associé à la gouvernance de la Banque Centrale du PORTUGAL.

      Il RESTE A REMPLACER J.C. TRICHET par un GOUVERNEUR de Banque Européenne ayant été le DIRECTEUR de GOLDMAN SACHS Europe.
      Si je ne m’abuse , on doit trouver ça en ITALIE.

      Dormez tranquilles braves gens …on veille sur vous.

      Je sais pas pour vous , mais moi , le nom de GOLDMAN SACHS me fait peur chaque fois que je le vois associé au mot EUROPE ou au nom de tel ou tel pays Européen.
      Alors l’association du nom GOLDMAN SACHS avec le mot BCE , je crie DANGER ! ! ! …….préventivement , pour que chacun puisse aller questionner son Député si nécessaire , le moment venu.

  4. Monde du chacun pour soi, pourquoi les allemands devraient assumer, bien évidemment ils ont voulu cet Euro qui leur a permis de reconstruire l’Allemagne de l’Est et de réorganiser, si je peux dire militairement, leur agressivité économique…mais nous savons que le monde et l’homme d’aujourd’hui ne regarde que ce qui l’arrange, hier c’était hier et aujourd’hui est un autre jour ( petit sourire ….)

    Sans doute aussi le fait qu’ils soient quasi les seuls, ayant choisi l’Euro, à être capables d’assumer financièrement un éventuel sauvetage de l’euro, compte tenu de leur balance courante largement bénéficiaire…

    Actuellement que risquent-ils à attendre l’explosion, leurs banques sont fragiles, une restructuration des dettes obligataires aura un effet important, ils se disent sans doute qu’il faut mieux garder leurs fonds tout de suite pour assurer le jour de ce cataclysme à venir…

    Aussi sans doute et c’est normal pour des économistes, se dire que l’on ne sauvera pas l’Euro avec ce qui est prévu actuellement, alors autant passer tout de suite à l’étape suivante…suis convaincu qu’ils sont seuls capables de quitter l’Euro avec les Pays bas et l’Autriche …

    Sans doute aussi leur force actuellement, nous français prions pour rester à côté de la puissante Allemagne, qui quitterait l’Euro actuellement serait cloué au pilori par la finance internationale, ils peuvent donc sans risque jouer leur partition d’une séparation qui leur aura été imposée par les évènements et pas qu’ils auront décidé…

    Bref les gagnants de l’Euro est l’Allemagne et que l’Allemagne, ces 189 économistes viennent de dire qu’ils restaient désireux de rester sur cette position, ce faisant Mme. Merkel peut désormais dire qu’elle n’y est pour rien, et qui sait remonter dans la tête des allemands et dans les sondages…

    Ils font comme les Chinois mine de rien, sont en position de force avec une économie en ordre de marche et dynamique, tant que la situation actuelle leur permet de continuer à détruire l’industrie des autres pays européens, c’est du temps de gagné…

    Car mine de rien, la Chine joue la même partition avec un Yuan arrimé au dollar…

    Nous savons tous que des matières 1ères il n’y en a pas pour tous, si tous les pays en veulent autant que nous, lorsque l’Allemagne quittera la zone Euro, tout comme la Chine laissera alors le Yuan flotter, je suppose que cela se passera en même temps, la réévaluation du mark retrouvé leur permettra de continuer à s’approvisionner en pétrole très cher…et réduira d’autant les pertes des restructurations des dettes des autres états …

    Des moments je me demande si nous avons tous compris que notre terre est limitée, qu’on ne pourra pas à 3, voire 7 milliards, consommer comme nous consommons aujourd’hui…hors nous nous approchons de ce moment funeste du pic des productions, même si la spéculation l’anticipe et en profite actuellement…

    Bien évidemment nous sommes hors de la finance, le pragmatisme allemand frappe encore, pas des rêveurs dans ce pays, sans doute pour cela qu’ils n’ont pas inventé les 35 heures….

    Je crois avoir lu M. Leclerc que vous ne voyez pas de solution à la crise actuelle de l’euro, peut-être ces 189 économistes sont venus lire vos écrits ….

    1. En quoi « les Allemands ont ils voulu l’Euro »?
      En quoi l’Euro leur à t’il « permis de reconstruire l’Allemagne de l’Est »?
      En quoi sont ils « quasi les seuls » à avoir choisi l’Euro »?
      Que signifie « Bref les gagnants de l’Euro est l’Allemagne et que l’Allemagne »?
      etc…

      vous semblez affirmer beaucoup de choses sur « les Allemands » !

  5. Vu du monde industriel, la mise en faillite d’une banque ou d’un état ne parait pas insurmontable. Le mécanisme actuel pour les entreprises consiste à geler les dettes, continuer l’activité dans ce contexte pour arriver à une exploitation positive. Tout pays doit arriver au moins à ce résultat, hors dette et intérêt de la dette, puisqu’il a la main sur ses dépenses et ses revenus.

    Puis, les créanciers sont remboursés totalement ou partiellement, et quelques fois pas du tout, par ordre de préséance.

    La perspective d’un tel mécanisme pour les états devrait donc motiver les créanciers à restructurer la dette, car cette situation est moins incertaine que les remboursements d’après rétablissement – quelle durée, quels critères comptables même ? …..

    Une touche de réalité dans ce qui m’apparait toujours plus comme une crise de l’irréalité, ce n’est pas mauvais.

    1. Vu du monde bancaire, c’est plus compliqué. Une décote possible des actifs obligataires d’un pays faisant faillite doit faire l’objet d’une dévalorisation, impliquant une reconstitution de fonds propres.

    2. La faillite d’un Etat, c’est quand même un concept pour le moins bizarre. La faillite entraîne la liquidation des actifs pour désintéresser les créanciers; cependant, j’imagine mal les banquiers allemands se présenter en Espagne pour liquider les biens de l’Etat espagnol… Ne serait-il pas plus indiquer de parler de répudiation ?

    3. @Luxy
      Vous êtes à l’étape d’après : lorsque le redressement a échoué et qu’on vend les actifs pour rembourser ce qu’on peut. Un état ne peut pas en arriver là puisqu’il ne dépend pas de clients mais des impots pour ses recettes et qu’il a la force exécutoire de leur recouvrement. Non, je pense que la procédure en deux temps de la faillite est assez envisageable, il faut surtout ne pas chercher à compliquer la chose.
      @FL
      Pour une banque, c’est peut-etre plus compliqué, car qu’est-ce que c’est exactement qu’une dette d’une banque, dans la mesure où il s’agit également de son fond de commerce ? Je ne suis pas du métier, là….

    4. Une restructuration de la dette ne peut avoir de sens que s’il y a un espoir de stabiliser la dette dans un premier temps et de pousser la croissance pour la réduire dans le second.
      Ni l’un ni l’autre ne sont à portée pour la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, et d’autant moins que la remontée prochaine des taux de la BCE pour contrer une inflation pourtant minime va augmenter la dette. Personne, du moins en Allemagne, ne veut lâcher le moindre sou, et bien L’Euro coulera, et on se passera d’eux pour créer l’EuroSud.
      Les 189 le savent bien puisqu’ils ne proposent aucune solution, c’est juste une réaction politique démago des « industriels » à la claque de l’élection de Hambourg voulant se démarquer des « financiers ».
      Les « industriels » étant prêts à faire payer le secteur bancaire pour ne pas devoir redistribuer les fruits de la bonne santé apparente de l’Allemagne.
      Cela dit, plus vite on sera débarrassé de l’EuroMark et des Allemands, plus vite on passera à autre chose de + constructif…

    5. @HP,
      vous pensez vous débarrasser des Allemands? Comment?

      C’est époustanflant le nombre de propos germanophobe que ce billet semble susciter!

      Visiblement, les gens ici semblent avoir la mémoire courte.

    6. Je maintiens – après poursuite de mes réflexions – que parler de faillite à propos d’un Etat n’est pas quelque chose d’anodin, car c’est en réalité une atteinte à sa souveraineté. Quand on répudie sa dette, on pose un acte souverain: on dit aux créanciers d’aller se faire voir… Tandis que lorsqu’on parle de faillite, on suppose l’existence d’un ordre juridique supérieur qui a pour mission d’imposer des règles déterminées, le cas échéant en recourant à la contrainte.

    7. > chris06
      Il ne s’agit pas de virer les allemands, il s’agit d’attendre que l’euro s’effondre et de refaire quelque chose avec ou sans eux sur une autre base. Le principe d’une monnaie unique est souhaitable, mais pas celui d’accepter la loi du + fort.
      L’Allemagne (moins les allemands) est largement bénéficiaire de l’Euro via les traités imposés quasi de force, c’est à elle, en tant que pays le + riche et le + puissant, d’aider ceux qui ont du mal à suivre, pas à les enfoncer.
      Je n’ai pas attendu ce billet pour dire la même chose.

  6. Est-ce qu’une remontée des taux de la BCE pour contenir le sursaut d’inflation en Allemagne serait supportable par les autres pays européens, notamment l’Espagne ?

    1. Luxy Luxe dit :
      25 février 2011 à 19:31
      Est-ce qu’une remontée des taux de la BCE pour contenir le sursaut d’inflation en Allemagne serait supportable par les autres pays européens, notamment l’Espagne ?
      —————————————————————————————————
      Je vous remercie de votre commentaire surnaturel.
      Si une baisse des taux de la BCE pour contenir le sursaut d’inflation en Allemagne serait supportable par les autres pays européens, notamment l’Espagne ?
      ————————————————————————————————–

      Je vous remercie de votre commentaire surnaturel.
      Si une stabilisation des taux de la BCE pour contenir le sursaut d’inflation en Allemagne serait supportable par les autres pays européens, notamment l’Espagne ?

      heu continuer sa aide

    2. Ceux qui respiraient par une narine vont boire la tasse : la croissance négative va augmenter et
      l’intérêt de la dette aussi > on limite l’énergie pour nager + on augmente le poids du boulet.
      Tandis qu’au loin, sur les berges, les spectateurs crient, en allemand : « Mais qu’est ce que vous attendez pour monter sur la berge avec nous?? Vous montrez vraiment de la mauvaise volonté, ne comptez pas qu’on se mouille pour vous! »

    3. @HP,

      les spectateurs crient, en allemand : « Mais qu’est ce que vous attendez pour monter sur la berge avec nous?? Vous montrez vraiment de la mauvaise volonté, ne comptez pas qu’on se mouille pour vous! »

      Franchement, vous avez pas mieux dans le genre propos germanophobes? Dans les années 30, c’étaient les juifs qui étaient désignés coupables, avides et sans état d’âme. Maintenant, ça va être « les Allemands »?

    4. @Regoris,

      Non, je ne voit pas ce que vous voulez dire.

      Moi, ce que je veux dire, c’est que nous, les peuples Européens, avons tout à perdre si on continue à véhiculer des propos germanophobes ou à raisonner en considérant les Allemands comme des riches, avides et sans coeur et les grecs ou les espagnols comme des pauvres esclaves des Allemands.

      Ce n’est pas aux « Allemands » de payer pour les « grecs » ou les « espagnols ». C’est aux riches Européens de payer, quelle que soit leur nationalité.

      Arrêtons tout de suite avec ces propos nationalistes et xenophobes, avant qu’il ne soit trop tard!

    5. Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec le propos de Chris06 sur la contre-productivité de la stigmatisation à outrance.

    6. ok chris06

      Quand on parle de peuple,de Pays ,d’Europe,du Monde ,de l’Univers et tout ceci pour dire que vous n’êtes pas d’accord sur la stigmatisation que notre Vénéré Président Sarkosy préconise?
      Cher chris06,vous voyez à quel point la France que nous adorons tous vas MAL.
      amicalement

    7. @Regoris,

      Cher chris06,vous voyez à quel point la France que nous adorons tous vas MAL.

      Oui, je le voit, mais si la France va MAL, ce n’est pas à cause des Allemands, ou des Américains, ou des Chinois. Si la France va mal, c’est à cause des idées qui mènent le monde, et la France, vers le suicide collectif.

    8. > chris06
      Ce n’est pas que la France, Grèce, etc qui vont mal, c’est l’Euro. Et c’est dommage parce qu’un (ou deux) Euro est indispensable en Europe. Et c’est parce que l’Allemagne de Merkel (il y en a d’autres mais pas au volant) ne veut pas quitter sa ligne idéologique, qui consiste à dire « Mais faites donc comme nous! », alors qu’ils _savent_ que c’est impossible.
      C’est de la politique électorale à destination intérieure exclusivement, et autant de mépris pour les difficultés des autres européens, et ce n’est PAS ACCEPTABLE. Faut pas cracher dans la soupe, surtout si elle est bonne.

    9. @HP,

      En Europe:
      1. l’accroissement des inégalités dans la répartition des revenus et des richesses, l’accroissement de la part de la valeur ajoutée revenant au capital et la décroissance de la part revenant au travail : tout cela commença au début des années 80, vingt ans avant que l’Euro n’existe
      2. les délocalisations massives vers les pays asiatiques, l’augmentation du chômage structurel : tout cela commença dans les années 80 et s’accéléra dans les années 90, bien avant que l’Euro n’existe
      3. la croissance accélérée des dettes (publiques + privées) commença au début des années 80 : pendant 30 ans la croissance des dettes a été de l’ordre de 9% par an alors que l’économie croissait à moins de 3% par an : tout cela bien avant que l’Euro n’existe

      Le Royaume Uni, les Etats Unis, le Japon : tous ces pays ont les mêmes problèmes que l’Europe et pourtant, ils n’ont pas l’Euro.

      La libéralisation économique, la mondialisation et la compétition mondiale acharnée qui en résultat commençerent du temps du Franc, du Mark et de la Peseta et continua avec l’Euro mais il en aurait été de même sans l’Euro.

      Alors je me demande bien ce que l’Euro a à voir dans le mal que nous vivons? es 3 points que j’ai énnoncé ci dessus sont des faits historiques indéniables et vérifiables : vous pouvez analyser toutes les statistiques sur les dettes, le chômage, la répartition de la valeur ajoutée, la répartition du patrimoine, etc… ils disent tous la même chose : l’Euro n’a rien à voir là dedans. Seuls ceux qui refusent de voir la réalité en face et se gavent à longueur de journée d’idée reçues complètement fausses et de contre sens historiques sont convaincus que l’Euro, c’est le problème.

    10. > chris06
      faits indéniables qui n’ont pas d’influence sur le problème, qui est : la productivité des différents pays de l’Euro évolue de façon variable de l’un à l’autre depuis la création de l’Euro. Avec une monnaie unique il est impossible de dévaluer (ou de laisser flotter sa monnaie) pour compenser le déséquilibre de la balance extérieure et restaurer de la compétitivité. C’est l’Euro seul qui est flottant, ce qui implique des tensions internes qui se traduisent par ce qu’on voit actuellement : des différences sur les taux d’emprunts nationaux, différences qui sont devenues intenables financièrement.
      La solution préconisée par les allemands est de créer une déflation interne/nationale pour devenir + concurrentiel à l’intérieur de l’Euro comme ils l’ont fait eux-mêmes, tout en sachant que c’est impossible pour les autres de cette façon.
      L’autre solution, logique, serait de partager les gains des uns pour compenser les pertes des autres : transférer des milliards d’un pays à l’autre, mais de façon discrète, en mélangeant tout dans une même caisse. Ce que ne veulent pas les allemands qui préfèrent continuer de profiter de la situation sans rien payer. Ils préfèrent obliger les pays en difficultés à se serrer la ceinture quitte à ce qu’ils en crèvent, bonjour la solidarité.
      Une porte de sortie serait de faire des prêts à ces pays, mais ce n’est viable QUE si une reprise éco franche et massive leur amenait l’argent qui manque. Si ce n’est pas le cas, et ce n’est pas le cas, le remède repousse et aggrave le problème sans le soigner.
      Le crash de l’Euro est inévitable et les allemands en seront les premiers responsables.

    11. @HP,

      dévaluer (ou de laisser flotter sa monnaie) pour compenser le déséquilibre de la balance extérieure et restaurer de la compétitivité

      Ah oui, la fameuse dévaluation compétitive prônée par les économistes néolibéraux et le consensus de Washington…
      Belle théorie qui vole en éclat quand on la compare à la réalité : prenez l’exemple du Royaume Uni où la livre perdit plus de 25% par rapport à l’Euro et ses principaux concurrents fin 2008. Cela eu un effet temporaire sur sa balance du commerce extérieur (pendant quelques mois après la dévaluation) mais aujourd’hui son commerce extérieur est encore plus déficitaire qu’il n’était avant la dévaluation.
      Un autre exemple : le dollar index passa entre 2002 et 2006 de 120 à 80 (dévaluation de plus de 30% par rapport aux principales monnaies), le déficit du commerce extérieur doubla durant cette période.
      En fait, la réalité confirme que l’on ne résoud jamais les problèmes de compétitivité à coups de dévaluations compétitives, mais à force de réformes structurelles, un travail de fond et sur le long terme sur la qualité du travail, les infrastructures, l’éducation, etc…
      En fait, aucun pays n’a jamais gagné durablement en compétitivité à force de dévaluations, sinon le Zimbabwe serait le champion du monde de la compétitivité et en Europe, se ne serait pas l’Allemagne l’économie la plus compétitive, mais la grecque ou l’italienne (avant l’Euro).
      Alors la guerre des monnaies (si, c’est ce que vous proposez : à savoir quelle pays dévaluera sa monnaie le plus rapidement pour gagner en compétitivité par rapport aux autres) au sein de l’Europe pour résoudre les écarts de compétitivité, c’est de l’économie Voodoo, la croyance aux miracles, comme le reste des théories néolibérales si chères aux économistes Américains qui étaient tous fervemment opposé à la construction de l’Euro, la seule construction Européenne qui alla directement à l’encontre de leur belles théories.

      Le crash de l’Euro est inévitable et les allemands en seront les premiers responsables.

      Le crash de l’Euro aurait déja eu lieu si les Allemands n’avaient pas joint l’union monétaire. En fait, je doute fort qu’il y aura un crash de l’Euro et ce grâce aux Allemands.
      Vous pouvez continuer à vous persuader qu’il y aura un crash de l’Euro comme tous les économistes néolibéraux anglo-saxons qui nous bassinent à longueur de journée avec leur théories qui volent en éclats face à la réalité, cela n’ôtera pas le fait que l’Euro a plus de chances de survivre à cette crise que le dollar ou la livre.

  7. The Spectre Haunting Europe
    Debt Defaults, Austerity, and Death of the “Social Europe” Model
    Jeffrey Sommers and Michael Hudson

    Traduction rapide du début:

    « Un spectre hante l’Europe : l’illusion que l’austérité financière et budgétaire de la Lettonie est un modèle à imiter par les autres pays. Des banquiers et la presse financière demandent aux gouvernements de la Grèce à l’Irlande et maintenant aussi en Espagne : «Pourquoi ne pouvez-vous pas être comme la Lettonie et sacrifier votre économie pour payer les dettes que vous avez ammassé pendant la bulle financière ?» La réponse est, ils ne le peuvent pas – sans un effondrement économique, démographique et politique qui ne fera qu’empirer les choses.
    (…) »

  8. Francois Leclerc: « …..au prétexte de les protéger »
    Les allemands sont devenus prudents. Il n’est pas sûr du tout que les pays dits PIIGS, et notamment laGrèce, pourront un jour rembourser les sommes que l’Allemagne a injectée dans ces pays. On parle de 360 milliards, d’autres experts ont obtenu des chiffres bien supérieures (700 milliards). La zone euro éclatera si rien ne sera fait pour clarifier les rôles et les statuts. Le grand soucis des allemands: les banques; une crise bancaire à cause des PIIGS serait désastreuse pour l’économie du pays. Et puis il y a Merkel. Elle est naive en matière économique, dépendante de ses conseillers et elle n’est pas à la hauteur des évenements. Son point fort consiste à défendre sa place, à évincer des concurrents et des acteurs politiques qui ne sont pas nécessairement sur la ligne du parti. Mais elle n’a pas de vision politique qui soit à la fois réaliste et praticable.

    1. Charles de Gaulle a eu cette plaisante remarque qui lui ressemblait bien et a été depuis retenue :  » Sur les cimes, il n’y a pas foule ! »

      La fréquentation assidue – par médias interposés – des chefs d’Etat et de gouvernement européens ne lui donne aujourd’hui pas tort, s’agissant de leur hauteur de vue économique et financière…

  9. A force de voir valser les milliards, on n’en oublie de compter ses euros !

    Le compteur enregistre alors une baisse de régime, tandis que la fin de ce mois d’année non bissextile approche dangereusement.

  10. cher François,vous venez de transformer la CDU en produit dérivé
    vous écrivez: »le CDS a enregistré une vertigineuse défaite à Hambourg »

    1. Intéressante démonstration à propos des buybacks (rachats) obligataires, qui n’étaient qu’une tentative de faire accepter par les Allemands un système de solidarité financière européenne.

  11. Toujours du côté obscur sur ce blog !
    Mais qui peut penser que ce sera facile ?
    Les évolutions en cours dans la zone euro depuis la crise sont énormes, à se noyer dans des difficultés de toute façon incontournables, vous en oubliez l’essentiel : une zone semi étatique pourtant sans réel mandat démocratique est en train de voir le jour à un rythme finalement incroyablement rapide quand on constate l’ampleur de la tâche.
    La restructuration probable d’une partie de certaines dettes souveraines ne changerait rien à l’affaire, à savoir que, sans l’Europe et l’euro, la France ne serait maintenant rien de plus qu’un petit pays déclinant avec une grande gueule qui amuserait la galerie. Notre voix ne porte qu’à travers l’Europe et la Chine, l’Asie et les émergents ont, comme nous, tout intérêt à son renforcement. Le poids croissant de la zone euro constitue surtout une catastrophe pour la zone Dollar/Livre, .
    Si le lancement du fond européen de stabilisation financière était déjà un acte lourd de sens au niveau de la volonté des états membres, le pacte de compétitivité pourrait devenir l’acte fondateur quasiment institutionnel du socle d’une politique globale commune.
    Pour une devise soit disant morte, dixit Paul, l’euro ne s’en sort vraiment pas si mal. Rendez-vous maintenant le 11 mars, avec évidemment, dans un contexte social et politique délicat, son cortège de difficultés

  12. « Le fait qu’aucune piste ne soit suggérée en terme de mécanisme de mise en faillite par les économistes pétitionnaires et en particulier que ne soit même pas évoquées les conséquences qui en résulteraient pour le système bancaire, montre toutefois qu’il y a encore du chemin à faire ! »

    Et cela fait penser au désir de certains de quitter l’Euro sans qu’ils soient capables d’en donner les conséquences d’ensemble.

    D’autant que je m’attends à une chute de la Livre qui sera assez logique. Et il serait amusant que certains Anglais recommencent à envisager une intégration à la CEE.
    Je vous rappelle que le mouvement était discuté courant 2009.

  13. La restructuration des dettes des pays les plus « chargés » est à la fois indispensable et insupportable.
    Supposons qu’un pays se déclare dans l’impossibilité de payer le service de sa dette ce qui arrivera un jour à moins que le fond de stabilisation ne devienne infini dans le temps comme dans le volume ce qui est impossible.
    Cela se traduira par un appauvrissement des créanciers, les Banques, particuliers, sociétés d’assurance, donc des pays et de la zone elle même…
    A ce moment les pays de la zone européenne ne pourront plus s’endetter, faute des demande, ou alors avec des garanties difficilement acceptables.
    Il ne m’est guère possible d’aller plus loin. J’attends que les économistes étudient cette probable hypothèse de façon plus complète.

    1. Tout bénéfice pour les peuples.
      Arrêter de payer le service de la dette (cad principal plus intérêt)
      permettra dans beaucoup de pays par exemple de doubler le budget de l’éducation et de la santé…
      Mais la bourgeoisie est prête à recourrir à tous les moyens,
      depuis la mascarade électorale jusqu’à la guerre civile pour défendre son privilège:
      gagner toujours plus sans travailler.
      Autant le savoir et s’y préparer.

  14. Je suis surpris de voir que certains sont surpris par l’absence de solidarité des Allemands.Les ayant fréquenté, je ne vois que continuité.

  15. C’est amusant de voir que dans les commentaires les gens s’interessent davantage à la nationalité allemande des économistes, qu’à leur projet.

    1. Oui, mais l’amusement ne dure qu’un temps, d’où la nécessité me semble-t-il d’une expression fédérée d’économistes européens aux opinions résolument anti-mainstream. Les idées de Paul Jorion sont sûrement partagées par plusieurs confrères en économie et sciences sociales, et exprimer haut et fort la possiblité de faire autrement me paraitrait fécond et de nature à contrer les visions chauvines.

  16. Je reviens d’une semaine en Allemagne où le climat social s’alourdit effectivement: grève des conducteurs des trains etc…
    Cela étant, une faillite d’état ordonnée devrait coûter infiniement moins cher que le prolongement sans limites des endettements.
    Evidemment, cela sera désastreux aussi pour les banques et les épargnants de toute l’Europe, en premier lieu des allemands eux-mêmes, mais cela serait le prix à payer pour que l’économie continue à fonctionner tout simplement.
    Car on peut rappeler que les dettes ne peuvent jamais diminuer en régime capitaliste sans réduction symétrique des créances.

    1. Je reviens de Suisse où les banquiers parlent de la nécessité d’une restructuration de la dette grecque. Le problème: notamment les banques devraient dans ce cas renoncer à une partie substantielle de leurs avoirs. Il est probable que les banques acceptent ce scénario sous la condition que l’état compensera les pertes bancaires – rien que pour éviter un nouveau désastre.
      Il y a un proverbe allemand qui dit: le chien mord celui qui arrive en dernier (den Letzten beissen die Hunde): le contribuable.

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